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Article sur Joseph, dans Nord Eclair du 24 février 2010

mercredi 24 février 2010, par Lyonic

Les Elles au Biplan avec le poétique « Joseph »

Elles ont été étiquetées « groupe de filles ». Mais au fil des projets, le groupe n’a cessé de muer. Samedi, Pascaline Herveet est seule en scène pour « Joseph », un cabaret poétique et décalé aux abords dangereux de la schizophrénie. Voilà dix ans, Pascaline Herveet et son groupe, Les Elles, sortaient une série d’albums magnifiques. Encensé par la critique, suivi de près par un public fidèle et sous le charme, le groupe a connu de multiples soubresauts. En 2005, certains ont même annoncé la mort des Elles. C’était faux. « Siamoise, notre dernier album, n’a pas eu beaucoup de chance... La maison de disque a déposé le bilan juste après le lancement », explique aujourd’hui Pascaline Herveet, qui n’a cessé, depuis, d’enchaîner les projets artistiques. D’abord, un passage sous chapiteau, un peu à la manière des Ogres de Barback. Il s’agissait du Love Love Circus. Mais là encore, l’infrastructure n’a pas suivi et le chapiteau est resté plus souvent plié qu’ouvert aux publics. Puis, Joseph est né. Joseph, c’est le nom du spectacle que Pascaline Herveet propose sur les scènes de France depuis octobre dernier.

« Joseph est né de l’envie d’aller vers le spectacle plutôt que de répéter les codes du concert. Ce personnage, il devait forcément être seul en scène », raconte Pascaline Herveet. Quant au prénom, il est tout sauf biblique, puisqu’il se rapporte au Joseph de Wolinsky. « Un vieux bonhomme, tout crasseux, qui passe sa vie au fond des bars, et qui se retrouve tout à coup avec le corps d’une pin-up... » expose Pascaline Herveet, qui n’aime rien tant que ce « paradoxe d’une femme sublime qui est au fond d’elle-même un vieux dégueu » . Car si Joseph est le seul et unique personnage de ce drame intérieur, il (elle ?) endosse à tour de rôle ses doubles fantasmés. C’est à un huis clos poétique, tantôt angoissant, érotique ou macabre que nous invite l’artiste, à mi-chemin de la chanteuse, de l’actrice et de la danseuse. Une performance, en somme, qui a cela de commun avec Pamela Peacemaker ou Siamoises, les deux précédents albums des Elles, qu’elle met en scène un univers complet. Sauf que cette fois, Pascaline Herveet est seule en scène. « Cela permet au public de se focaliser sur les textes, et aussi sur la présence, sur les gestes », glisse-t-elle. Ce que j’aime, c’est de voir comme l’on peut faire rire, ou choquer. Qu’il se passe des choses avec le public », glisse Pascaline Herveet, qui insiste aussi sur « la distance avec les propos que l’on peut aborder ». Une approche de la scène comparable au théâtre de Brecht ? « Oui, dans la mesure où il s’agit d’une écriture à la fois musicale et théâtrale » , concède l’artiste. Et si le fait de se priver de musiciens l’oblige à « se tenir dans un cadre très serré », la chanteuse a aussi découvert, en posant sa voix et ses gestes sur bandes préenregistrées, « une autre liberté, parce que lorsque l’on se trouve dans un espace tellement précis, tellement rigide, la liberté se trouve ailleurs, dans un mouvement, dans un geste, un regard ».

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Source : http://www.nordeclair.fr/Loisirs/Mu...

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