Recommandations : Pour vous situez le genre du dernier album des Elles « Joseph » sorti en 2009, il faut expliquer que Pascaline (la chanteuse du groupe) s’est inspirée d’un personnage d’une BD qui s’appelle « Paulette » de Pichard et Wolinski. A la base, Joseph est un vieux bonhomme affreux qui se retrouve transformé par une taupe magicienne mais myope, donc qui ne voit pas que c’est un homme, et elle rajeunit Joseph mais en femme. Ce dernier devient alors une super gonzesse mais à l’intérieur il reste un gros dégueulasse. Attirée par le complexe et l’étrange, Pascaline Hervéet fait de Joseph un réel court-métrage sonore. J’avoue que cet opus est très difficile d’accès, d’ailleurs je ne peux écouter ce CD que lorsque je suis toute seule car mes proches détestent ! L’orchestration est plutôt grinçante, les textes sont sombres, l’ambiance est lourde, c’est vrai que ça peut vite taper sur les nerfs surtout que l’album dure 51 minutes... En même temps, des albums comme celui-ci, on n’en trouve pas souvent ; le concept est vraiment original ! Je le recommande donc aux oreilles averties qui n’ont pas peur de sortir des sentiers battus.
Avis : Les Elles n’ont jamais eu de pot avec les maisons de disque, puisqu’elles ont commencé avec Boucherie Productions (fondée par François Hadji-Lazaro) qui a déposé le bilan en 2001 puis, après trois albums chez Inca Music, cette dernière a subit le même sort en 2004… A croire qu’en France, il n’y a plus de place pour les labels indépendants ??! Il semblerait que le groupe se soit dissout puisque ce dernier album des Elles est un projet solo de Pascaline Hervéet, qu’elle a créé avec son frère Nicolas Herveet et Sophie Henry (ex-piano/accordéon des Elles), un album autoproduit (on n’est jamais mieux servi que par soi-même !). L’univers singulier des Elles m’a toujours accompagnée depuis des années ! J’ai toujours aimé la voix expressive de Pascaline Hervéet et les histoires bizarres qu’elle raconte (Les Elles – albums sans titres de 1995 et 1997, Pamela Peacemaker (2000), Siamoises (2004) sont mes préférés). Le groupe évolue de plus en plus vers la musique électronique, l’univers qui était plutôt poétique devient de plus en plus sombre. Cet album parle d’absence, de la personnalité trouble, voir double, des êtres, d’amour et d’érotisme... on est souvent dans l’ambiguïté. Je n’ai pas du tout aimé la reprise de Dalida (écrite par Pascal Sevran, Serge Lebrail et Pascal Auriat) "Il venait d’avoir 18 ans" que je trouve trop dépouillée, presque inutile ; par contre "Le slow du père Lachaise" est vraiment envoutant.
Points forts :
La voix de Pascaline Hervéet
J’adore le dessin de la couverture et de la jaquette
Si vous aimez les créations originales, vous serez servi !
Les chansons "Joseph" et "Le slow du père Lachaise"
Points faibles :
Très particulier, mes proches détestent !
Un groupe peu médiatisé
Difficile de se procurer les anciens albums de ce groupe
A écouter avec parcimonie plutôt que d’une traite
Je préfère les anciens albums
Starbuck