13 janvier 2012 - MJC des Rancy - Lyon (69)

Après de longs mois d’attente depuis le début de la "tournée" Merco Break, les Elles sont enfin à Lyon pour deux concerts, donnés à la MJC des Rancy.

La salle de concert est petite, toutes les places sont assises, une hôtesse présente la soirée et ses contraintes (tout le monde doit sortir pendant la pause, etc.). On n’est pas dans une salle comme les autres... La première partie est Echo Marengo, un quatuor de femmes chantant en plusieurs langues a capella des chansons entrainantes, en jouant avec l’exiguïté de la scène et avec le public. Rafraichissant !

Le public, justement. Il est composé aux deux tiers de trentenaires, comme moi, pour la plupart fan de la première heure. Le dernier tiers, curieusement, est beaucoup plus âgé ; ce n’est pas commun dans les concerts des Elles. Serait-ce dû au fait que le concert se passe dans une MJC, qui fonctionne avec des abonnements ? Mais le fait le plus marquant est l’absence de jeunes. Les Elles ont toujours été pour moi un groupe de musique alternative, à contre courant des modes musicales, et de fait, elles attiraient logiquement un public de jeunes, plutôt baba cool et curieux. Ces jeunes-là ont vieilli, et restent toujours fidèles au groupe. Les nouvelles générations n’ont malheureusement pas pris la relève, la "nouvelle scène" est passée de mode et n’attire plus les jeunes. Et quand les rares concerts des Elles ne sont plus connus que des anciens fans, faute de médias, il n’est finalement pas étonnant de ne se retrouver qu’entre initiés... Cela dit, la salle est comble sur les deux soirs, et tant mieux pour nous les quelques privilégiés !

Les Elles sont trois sur scène ce soir. Pascaline bien sûr, accompagnée d’une violoncelliste, Elodie Fourré, et de David Neerman, véritable homme orchestre au vibraphone électronique et aux percussions. Malheureusement, ils n’ont pas été présentés... Sur les premières dates de la tournée, les Elles étaient cinq sur scène, avec une batterie, une contrebasse et un accordéon, mais qui de toute façon n’auraient pas tenus tous ensemble sur la petite scène, alors on se contente de cette configuration réduite. Pascaline est habillée d’une robe blanche, légère, transparente et courte. Sa culotte, elle aussi blanche - pour ceux que ça intéresse ;-) - apparait subrepticement lors des quelques pas de danses lascives. Le décor est sommaire, juste un peu de tulle blanc sur le devant de la scène.

Le concert débute par quelques morceaux récents (Merco Break, Abe Sada, Zaza, Le marin de Gibraltar) où Pascaline monte rapidement en transe. La tonalité est épurée, mais très rythmée. Il faut souligner le travail du xylophoniste qui manipule en simultané ses marteaux, sa console et ses percussions ! Comme à son habitude, Pascaline communique peu avec le public, mais ponctue le spectacle de ses clins d’oeil espiègles et ses interludes parlées, connues par coeur, mais toujours efficaces (Les avions, Ah, Les talons hauts).

Les chansons inédites sont très présentes en début de spectacle. Pascaline nous parle d’êtres étranges et d’histoires graves (Moi aussi j’ai un fiancé ?) ou poétiques, utilise des jeux de mots (Joli suhi ?) et n’hésite pas à hurler dans le micro pour souligner la rage ou la folie de ses personnages. Une chienne rebelle est personnifiée dans Ouarf ouarf, dont le texte est tout droit sorti du Livre-Niche, et juste après suit logiquement la chatte de monsieur Clock...

La fin du concert et le premier rappel verront les morceaux plus connus et plus anciens se suivre (l’émouvante Robe rouge, Orthopédia, Miss Alzheimer). Le concert se termine alors par Armand, sur le second rappel. J’aurais préféré une histoire plus joyeuse pour conclure, mais ce ne sera pas suffisant pour ternir ce beau concert, tout en intimité. Un événement malheureusement trop rare.

Lyonic

Playlist approximative : Merco Break*, Abe Sada, Zaza, Le slow du Père Lachaise, Alors, Moi aussi j’ai un fiancé (?)*, Le marin de Gibraltar*, Ouarf ouarf*, La chatte de monsieur Clock, Joli sushi (?)*, Les avions, Mauvais sang, Ah, Les talons hauts, La robe rouge
Premier rappel : Orthopédia, Miss Alzheimer
Deuxième rappel : Armand

* morceaux inédits en CD